L'incertitude du Brexit et la hausse des droits de timbre découragent les acheteurs étrangers super-riches
Les propriétaires de luxueuses propriétés londoniennes doivent réduire le prix de leur maison de plus d'un million de livres sterling pour les vendre, car les acheteurs étrangers super-riches se détournent du Royaume-Uni en raison des droits de timbre "exorbitants" et de l'incertitude entourant le Brexit.
L'agent immobilier Garrington, basé à Mayfair, a déclaré que les maisons dans les quartiers les plus exclusifs de la capitale ont été réduites en moyenne de 9%. À Knightsbridge, le quartier le plus cher, les prix ont baissé en moyenne de 12%, soit 927 000 £.
Jonathan Hopper, directeur général de Garrington, affirme que les vendeurs doivent prendre des mesures radicales pour réaliser la valeur de leurs maisons. "Il y a actuellement une forte décote sur les propriétés de premier ordre de plus de 5 millions de livres sterling", a-t-il déclaré. "Beaucoup sont décotés de 10 ou 20%.
"La sensibilité aiguë des acheteurs aux prix continue de contraindre les vendeurs à revoir leurs attentes à la baisse, ce qui se traduit par des rabais spectaculaires dans les régions les plus chères".
M. Hopper a indiqué que, par exemple, une maison de Knightsbridge mise sur le marché pour 20 millions de livres sterling à l'été 2016 était en train d'être vendue "très discrètement" pour 15 millions de livres sterling. "Il s'agit de vendeurs frustrés qui veulent simplement déménager", a-t-il déclaré. "Mais cela ne se passe pas sur le marché libre, tout se passe derrière des portes closes.
Les remises les plus importantes se trouvent actuellement à St James's et Victoria, où le prix moyen d'un bien immobilier de premier ordre a été réduit de 14,1% (766 000 £) et où plus des trois quarts des logements sont sur le marché depuis plus de six mois.
Dans le quartier de Knightsbridge, les prix ont été réduits de 12,1% en moyenne, suivi par Mayfair (11,4%) et Temple and the City (10,5%).
M. Hopper a déclaré que le Brexit avait entamé l'enthousiasme des acheteurs étrangers pour l'immobilier britannique, mais que le principal facteur de dissuasion était le droit de timbre. La taxe sur les propriétés vendues à plus de 1,5 million de livres sterling s'élève à 12%, et à 15% s'il s'agit d'une résidence secondaire. "Le ralentissement du marché principal de la capitale est antérieur au Brexit - il a été déclenché par les augmentations punitives des taux les plus élevés du droit de timbre en 2015", a-t-il déclaré. "Les acheteurs de maisons de grande valeur étant confrontés à la perspective de payer des centaines de milliers d'euros de taxes, les vendeurs partagent souvent la douleur en offrant des remises correspondantes.
Henry Pryor, un agent indépendant spécialisé dans l'achat de propriétés de luxe, a déclaré que les ventes de propriétés haut de gamme s'étaient pratiquement taries et qu'il s'attendait à ce que les ventes ralentissent encore plus à mesure que la date du Brexit approchait. "C'est un hiver sibérien, et il y a encore d'importants icebergs à venir pour le haut de gamme du marché à mesure que le Brexit se rapproche", a-t-il déclaré.
M. Pryor a indiqué que plus de 65% des biens immobiliers sur le marché de Belgravia, à l'ouest de Londres, étaient sur le marché depuis plus d'un an, et que de nombreux vendeurs refusaient de réduire leurs prix. "Les acteurs du marché central de premier ordre sont discrétionnaires", a-t-il déclaré. "Peu d'entre eux doivent vendre, et très peu doivent acheter, et s'ils le font, ils sont aidés par leurs entreprises. Tout le monde attend.
Le marché immobilier dans son ensemble souffre également, le nombre de logements ayant changé de mains en décembre étant tombé à 99 100, soit le niveau le plus bas depuis novembre 2016, selon les données publiées par HM Revenues and Customs mardi.
Article de "The Guardian" (en anglais)
