Il reste moins de cinq semaines avant la fin de la période de transition qui accouchera du Brexit et donnera à l'histoire un événement important qui conduira à de nouveaux changements entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. Comme nous le savons, au compte à rebours du 31 décembre, deux scénarios sont possibles : un accord capable de réguler les relations commerciales dans l'après-Brexit ou l'écrasement vers un no-deal.
L'orientation des négociations est encore incertaine. Toutefois, le gouvernement britannique reste optimiste quant à la conclusion d'un accord entre les deux parties.
L'histoire des négociations entre Londres et Bruxelles, qui ont commencé en 2016 avec le résultat du référendum qui a décrété le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a connu diverses comparaisons sur des questions particulières, telles que le backstop, destiné à éviter le retour d'une frontière rigide entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Dans le même temps, nous avons été les spectateurs de reports constants des négociations et de conversations souvent contradictoires qui ont créé des hauts et des bas dans les relations entre les deux parties.
Les dernières questions à résoudre avant le 31 décembre sont les suivantes : droits de pêche, concurrence et gouvernance.
La question des "droits de pêche" a fait l'objet d'une attention particulière. Les règles actuelles pour les flottes de pêche dans les eaux de l'Union européenne impliquent un accès total aux eaux des autres pays de l'UE, mais dans les 12 milles nautiques des côtes, les pays sont autorisés à limiter l'accès à leurs eaux. Dans ce contexte législatif, le gouvernement britannique souhaiterait discuter annuellement des quotas maximaux de chaque espèce destinés aux flottes de pêche européennes mais dans les 200 milles de la zone économique exclusive, comme le fait la Norvège. Au contraire, l'UE souhaiterait maintenir le statu quo, faute de quoi les flottes européennes seraient durement touchées puisqu'elles n'auraient plus libre accès aux eaux britanniques à moins de 12 milles de la côte. Cette position du Royaume-Uni pourrait être un prétexte pour tenter de transformer le différend sur les droits de pêche en avantage de négociation. En fait, il faut ajouter que la pêche n'aurait qu'un impact marginal sur les deux économies, de sorte qu'il semble possible de parvenir à un compromis avant le 31 décembre.
Une autre pierre d'achoppement sur laquelle l'axe Londres-Bruxelles doit trouver un accord concerne la "concurrence" dans le court avenir post-Brexit. L'UE se dit prête à offrir au Royaume-Uni un accord commercial sans précédent, exempt de droits de douane, mais ne peut en même temps permettre à Londres d'exercer une concurrence déloyale après le divorce. Dans le contexte de la concurrence, le principal argument concerne la pollution, car l'UE est limitée par des normes environnementales strictes auxquelles le Royaume-Uni peut décider de ne pas se conformer. À cet égard, l'Union européenne souhaite que le Royaume-Uni continue à respecter les mêmes règles, tout en prévoyant une clause de révision qui actualise les normes minimales au fil du temps.
De plus, il existe un risque que le Royaume-Uni utilise les aides d'Etat pour financer les entreprises et l'économie, alors que les règles européennes sont très strictes en la matière : même dans ce cas, il y aurait concurrence déloyale. La solution pourrait venir d'un mécanisme de consultation où chacun informerait l'autre de ses projets de subventions, voire de la définition de règles communes. En cas de divergence, l'UE souhaiterait pouvoir utiliser des contre-mesures unilatérales et immédiates telles que des droits de douane.
Londres et Bruxelles n'ont pas encore trouvé d'accord sur la "gouvernance" de la future relation, notamment sur les mécanismes à mettre en place en cas de litige. Pour l'Union européenne, il est en effet essentiel que l'accord entre les parties soit juridiquement officialisé, afin de se protéger en cas de comportement déloyal ou abusif du Royaume-Uni. Un tribunal arbitral pourra être mis en place en cas de violation de l'accord avec l'Union européenne qui pourrait, en revanche, devoir renoncer à sa volonté de voir la Cour de justice européenne, basée à Luxembourg, jouer un rôle dans les litiges avec le Royaume-Uni. Un "non" ferme est venu de Londres au nom de sa souveraineté.
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Auteur
Sergio Schittone
Référence :
https://www.money.it/Brexit-ecco-i-tre-scogli-che-frenano-le-trattative-tra-Londra-e-Bruxelles
Photo de Franz Wender sur Unsplash