L'élection américaine de 2016 a entraîné de nombreux changements dans le scénario mondial. L'élection de Donald Trump aura des répercussions majeures pour les années à venir.
Les perspectives des experts en économie et en affaires concernant le nouveau chef de la Maison Blanche sont contradictoires. Un groupe d'experts affirme que les "Trumponomics" peuvent ramener les États-Unis au sommet du classement de l'économie mondiale. Cette affirmation est confirmée par la croissance économique régulière des États-Unis (+ 3,2% en rythme annualisé au troisième trimestre 2016), qui selon Morya Longo entraînera un "transfert de flux de capitaux de l'Europe vers l'autre côté de l'Atlantique qui profitera à la hausse de Wall Street". D'autre part, Michael Hasenstab reconnaît que l'événement amènera les États-Unis dans une période d'incertitude. Il estime qu'il existe des similitudes avec le gouvernement argentin de Kirchner, qui était soumis à un interventionnisme public excessif, comme le protectionnisme commercial, la politique laxiste de la banque centrale, la législation oppressive du gouvernement et les dépenses publiques déraisonnables. Par conséquent, l'administration Trump doit reconsidérer ses stratégies pour empêcher l'agriculture et les industries manufacturières (qui auraient voulu aider), en préservant les accords commerciaux et en mettant en œuvre des investissements productifs.
Warren Buffett et Paul Krugman estiment que Trump ne conduira pas les États-Unis vers la récession, car cet événement pourrait même stimuler l'économie à court terme. En revanche, ils pensent que la nouvelle présidence devra faire face à de nombreux enjeux sur le long terme. Pour le premier, "le marché boursier augmentera de toute façon dans les dix, vingt et trente prochaines années, il en aurait été de même avec Hillary Clinton et il en sera de même avec Donald Trump". Cependant, Buffett a été l'un des principaux soutiens de la campagne d'Hillary Clinton. Dans l'interview accordée à CNN, il déclare que l'imposition de droits de douane sur les importations en provenance du Mexique et de la Chine est assurément une "mauvaise idée". Il est peu probable que Trump parvienne à faire approuver cette mesure par le Congrès, mais il ajoute que, même si cela se produisait, cela ne suffirait pas à provoquer une récession. Buffett estime également que la principale cause de la victoire du magnat est la disparité croissante des revenus au sein de la population américaine.
Alors que pour ces derniers, les effets à long terme du souverain "The Donald" à la Maison Blanche seront "tragiques, peut-être catastrophiques". Paul Krugman pense que les politiques protectionnistes de Trump vont influencer négativement la balance commerciale. Cet effet aura un impact considérable sur l'emploi. En outre, les nouvelles réductions d'impôts et les dépenses publiques promises par le président feront grimper la dette nationale de 4 500 milliards sur dix ans. Selon Krugman, ces effets négatifs se matérialiseront à long terme. Les politiques de Trump auront tendance à profiter à la partie la plus riche de la population plutôt que d'aider les travailleurs américains et la classe moyenne qui ont massivement voté pour lui.
Ces derniers jours, nous avons vu beaucoup d'opinions controversées concernant le "Tycoon President", mais la réalité montre qu'il y a encore beaucoup de choses à découvrir et à vérifier.
Silvano Ghigliani
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